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Singularités et recherches des artistes 5) Philippe de Champaigne

Philippe de Champaigne est chrétien et très attaché à la religion en relation à son art : cela se remarque vite. Néanmoins cette représentation de la Cène ne paraît pas toujours la plus religieuse. Il est évident que dans le contexte de la Cène, les oeuvres ont forcément un rapport à la religion. Il faut avoir en tête cela pour pouvoir analyser correctement les intentions de cet artiste et les singularités de son travail.
Philippe de Champaigne ne s'étale pas sur les détails. C'est une certitude. Et ses recherches (toujours religieuses ne l'oublions pas) ne sont pas nombreuses : on trouve ici, un réel désir de représenter une perception personnelle d'une scène religieuse. L'oeuvre classique est là pour nous présenter un moment important de l'histoire. Et c'est le principal but de l'artiste. 

Pas de perspective complexe, d'espace infini ou immense, de table garnie, de convives excités.  La simplicité de cette oeuvre instaure un sentiment profond à celui qui l'observe : le doute. Et il va ronger les esprits jusque le dernier regard. On n'est pas certain en regardant cette oeuvre que la visée est uniquement religieuse. C'est là, la singularité de cette Cène. La connexion entre recherche et impression qui en dégage n'est pas présente.
Les personnages sont entre l'activité (étonnement face à l'annonce du Christ) ; activité exprimée par les gestes des mains des personnages et l'immobilité ; conduite par les jeux de regards suite au choc de l'annonce. Ces deux réseaux expressifs sont les bases du doute que l'on peut rencontrer face à la Cène de Philippe de Champaigne. Ce sont aussi des atouts pour donner un certain réalisme religieux. Bien plus crédible que les oeuvres religieuses du moyen-age ou tout les essais de perspective ou d'expressions qui ont pu défilér avant cette oeuvre.

Philippe de Champaigne a une perspective "parfaite"* et des représentation de personnages et d'expressions "parfaites"*. Cette oeuvre semble idéale et contribue au fait que l'artiste désire représenter personnellement la Cène. C'est une façon très moderne** d'insister sur le sens religieux, en insérant alors une face de l'oeuvre plus profonde, plus spirituelle.
  
* le mot parfait signifie ici la justesse (géométrique et mathématique) pour la représentation de la perspective et la justesse des expressions et des personnages qui semble proches du réel.
** moderne pour l'époque ! (1652)

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