mardi

La perspective de Salvador Dali

La Cène, Salvador Dali, 1955
Pour commencer cette description de la construction de l'espace dans l'oeuvre de Salvador, il faut savoir que celle-ci est une parodie de la précédente oeuvre de Léonard de Vinci. Dali décrivant lui même son oeuvre comme :
"cosmogonie arithmétique fondée sur la sublimité paranoïaque du nombre douze."

Cette oeuvre, tantôt surréaliste, tantôt religieuse, est principalement basée sur le mysticisme : point principal de l'oeuvre.

C'est donc comme prévu, par les lignes droites directrices qu'est formée la perspective de cette oeuvre. Elles partent du centre du tableau : la tête du Christ qui est le point de fuite. La structure architecturale et polyédrique renforce la composition, puisqu'elle ajoute de la profondeur et crée des lignes directrices dans les coins de l'oeuvre.

La table, toujours élément central des oeuvres représentant la Cène (en tout cas les six présentées ici) est un point important de l'oeuvre pour gérer cette composition de l'espace. Elle contient beaucoup de lignes constructives et propage à certains endroits la lumière provenant d'une source derrière le Christ. Une lumière mystique en l'occurrence, représentée très réellement. Et ce contraste emplit l'ambiance de l'oeuvre. Entre mysticisme et réalité, l'oeuvre de Dali n'a pas de frontière.

La disposition des personnages est parfaite et une fois de plus il y a un contraste mystique/réel. Chaque personnage va de pair avec un autre, symétrique à lui. Disposition des apôtres symétrique, architecture symétrique, table symétrique et paysage -presque- symétrique, c'est donc bien dans les mathématiques que Dali a puisé ses références (sans oublier l'oeuvre de Léonard)  pour produire cette oeuvre très personnelle.

On remarque donc bien que désormais la perspective est controlée, est gérée à la manière de l'artiste. Jouant avec la géométrie et les impressions qui en ressortent, plus que le simple effet esthétique. D'oeuvres en oeuvres on découvre une ouverture personnelle des artistes dans leur façon de représenter la Cène, qui n'est à eux que par le biais de l'art. Une manière de s'approprier les choses, de les modifier (on voit cela avec les parodies, copies qui se font de plus en plus) arrive au fil du temps. C'est passé de la recherche à la réalité à, une fois acquise, une recherche completée avec d'autres moyens pour cette fois-ci créer des sensations précises sur les spectateurs ou tout simplement faire une oeuvre publique, pour soi.

Les lignes rouges sont les lignes directrices de l'oeuvre avec le point de fuite au niveau de la tête du Christ. La ligne jaune représente la ligne d'horizon et j'ai marqué chaque apôtre d'un nombre allant de 1 à 6 pour le mettre de pair avec son "double".


Après cette étude de la perspective et de la construction de l'espace dans les six représentations de la Cène, je vais passer au prochain axe qui traitera des singularités propres à ces oeuvres mais aussi des recherches (référence, symboles, volonté de montrer... etc.) de leurs artistes.

Bonne visite !

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