On se rend vite compte que, dans l'oeuvre d'Agnolo Gaddi, il y a de l'originalité. C'est d'ailleurs une des raisons pour lequelles cette production est la première de ma liste. Elle s'inscrit dans un contexte historique spécifique : la fin du moyen-âge avec l'arrivée de nouveaux horizons dans le domaine des arts. La perspective en est un. Giotto, qui a beaucoup influencé les oeuvres de Gaddi, est un précurseur en ce domaine, et Agnolo Gaddi suit de près cette voie.
D'un point de vue global, on trouve comme singularité dominante : l'effort fournis par Agnolo pour représenter la réalité. Que ce soit dans la construction de l'espace ou dans la représentation des émotions, il tente ce qu'il peut pour que la réalité gagne son oeuvre : en retour, ce n'est pas la perspective "parfaite" qui réside, mais la pluralité des points de vue laisse au spectateur un sentiment de désir, assez profond, d'être "juste". Le regroupement de personnages, la table en forme de U, Judas, les positions, les expressions sont des petites innovations pour son temps. Une avancée considérable dans l'évolution de l'art et plus précisément dans celle de la représentation de la réalité.
Ainsi, sans vraiment le savoir, l'oeuvre de Gaddi se présente comme un tournant dans le chemin de la représentation de la Cène au cours du temps. Et Agnolo, avec sa volonté acharnée à présenter une production fidèle à ce que l'on voit, tend la perche à tous les prochains, qui les uns après les autres, tenterons de représenter cette Cène.
Ici, les singularités et les recherches de l'auteur de l'oeuvre sont jointes dans la représentation de la perspective.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire