mercredi

Réponse à la problématique

Avant de répondre il convient de rappeler que la problématique de ce sujet (lequel est l'évolution de la perspective dans différentes représentations de la Cène) est :

Quels buts poussent les artistes, du XIV au XXe siècle, à représenter la Cène, pourtant déjà adoptée par tant d'autres et modifiée si souvent ?

A partir de l'étude de la perspective faite pour chacun des six artistes choisis et de l'étude de leur recherches et des singularités de leurs oeuvres, on dégage une réponse :

Il y a une véritable volonté de représenter l'espace, et cela pour chaque artiste étudiés ici. La perspective est une façon juste de représenter des objets en 3 dimensions sur une surface en 2 dimensions. C'est donc, à partir du XIVe siècle, une lutte entre la réalité et la représentation qui s'offre aux hommes. C'est donc pour cette raison, que les oeuvres les plus éloignées dans le temps* sont les moins fidèles à la réalité néanmoins ce sont celles donnant le plus d'effort pour y parvenir. On a donc dégagé le but le plus important de ce TPE.

En lien avec la volonté de représenter l'espace correctement, on trouve le but de la représentation de la Cène dans un espace adéquat. On trouve Gaddi, insérant sa Cène dans un espace petit, quelque peu architectural, avec une table en U ; et Angelico qui la plonge dans une grande pièce, assez renfermée, où les personnages sont dispersés ; ou encore De Vinci, qui lui offre un grand espace [à sa Cène] où tout est aligné, géométrique et parallèle ; et aussi Robusti et sa grande pièce infinie qui sert de réception ; ou encore De Champaigne qui installe le tout dans une petite pièce vide et renfermée ; enfin, Dali, qui expose sa Cène dans une architecture polyédrique et quelque peu transparente, avec cette immense table en pierre acceptant les rayons du soleil... Ce n'est pas négligeable, ils recherchent bien tous à placer cette scène dans l'endroit qui conviendrait le mieux.

Ensuite, comme but important, vient celui de représenter l'homme et ses expressions. Cela se rapproche aussi dans le but de la représentation de l'espace (perspective) car ici aussi, on cherche la meilleure façon d'être fidèle à la réalité. Ainsi il est normal de trouver les personnages de Dali plus réels que les autres (et surtout les premiers**). Mais malgré leur représentation peu réaliste [aux premiers personnages de mon étude] on découvre déjà des réseaux de jeux de mains, où de nombreuses lignes directrices qui constituent les oeuvres passent par ces gestes. C'est une façon de tenter d'être réaliste. Et ce de Gaddi à Dali, on retrouve cette volonté, même si les codes changent quelque peu, l'intention reste la même et les attitudes sont là pour guider.

Vient ensuite, un but qui se construit avec le temps et qui donc, n'est pas apparu de suite. Celui de se projetter personnellement dans son oeuvre, malgrè son appartenance à un fait extérieur [à l'oeuvre]. On remarque ce "nouveau but" à partir de Philippe de Champaigne, mais il se concrétise vraiment avec Salvador Dali. L'époque, il n'y a rien à dire, joue un rôle majeur. Mais c'est un but important, certes peu partagé.

Et enfin, dans cette étude, on trouve le but, très important et ici partagé par tous, de l'innovation. Où évidemment, l'époque historique joue un grand rôle, puisque l'artiste se tourne vers ce qui est nouveau, des fois pas encore réalisable, souvent en projet, mais que rarement déjà fait. En effet : Gaddi est tourné principalement vers la perspective qui était alors en pleine découverte, pas du tout répandue et encore moins maîtrisée ! ; Angelico continue dans cette voie, la perspective est déjà plus connue, mais elle n'est pas encore fidèle à la réalité ; De Vinci est dans l'innovation totale puisqu'il est alors un des premier à la maîtriser, il se ballade avec ce nouvel outils de création ; Robusti, une fois la perspective sue, est donc vers la représentation des ambiance et des sensations ; Quant à de Champaigne, il lance une nouveauté : la représentation personnelle*** ; et Dali, lui innove dans la représentation de l'espace quelque peu futuro-mystique... A ce stade, on comprend mieux le lien entre les oeuvres et les buts des artistes étudiés.

Sans oublier que chaque artiste est inspiré par son envie de représenter une scène religieuse, ce qui inclut un but de ce côté-ci aussi. A savoir que cette Cène permet à chacun de présenter ces envies, son art ou tout simplement soi-même, en prenant en compte cette notion religieuse, qui est désormais impossible à exclure dans une oeuvre représentant la Cène.

On remarque alors les buts qui changent au fil du temps, et ceux qui restent, tout en étant beaucoup connectés à la notion de représentation de la réalité. La perspective qui était autrefois l'objet de toutes les attentions devient avec le temps un médium spécifique et singulier pour représenter d'autres buts et aller vers de nouvelles innovations.

On peut dire que les buts poussant les artistes à représenter cette Cène sont plusieurs, tels ceux de la représentation fidèle de l'espace, de recherche d'un lieu idéal, d'innovation, de représentation des personnages ou encore un but personnel. Ces différences résultent de l'époque de chaque artistes et de l'artiste lui-même évidemment. Ce sont en tous cas des buts qui sont poussés et qui sont liés à celui de la perspective. Cette Cène est donc un moyen pour des artistes de rechercher et de jouer avec un thème connu, qui avec le temps, permet toute les innovations...fin

Je vous remercie de m'avoir lue, même si ce n'est qu'en partie.


* je parle des six oeuvres de mon TPE
** tels les personnages d'Agnolo Gaddi ou Fra Angelico
*** il lance cette innovation dans le contexte de mon étude, à ne pas prendre au sens large de l'histoire de l'art.
fin : ouverture sur les nouvelles façon (actuelles) de représenter la Cène.

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