La Cène, Philippe de Champaigne, huile sur toile 1652 |
Les personnages, eux, sont entre activité et immobilité (surprise suite aux paroles du Christ), tout comme le spectateur qui est dans le doute face à cette oeuvre classique et secrète. Ces personnages ont tous des gestes de main différents montrant leur étonnement, mais surtout, il y a tout un jeu de regard qui se déroule dans cette scène entre les différents convives qui semblent enfermés dans leur petite pièce. C'est une véritable structure de l'espace qu'est ce jeu visuel qui mène à la baguette le regard du spectateur, surpris lui aussi. Et contrairement à la Cène de Léonard de Vinci, c'est dans les chuchotements et presque le silence que cette scène -figée et mouvante à la fois- est observée. Et contrairement à Robusti, le spectateur se sent plus intrus qu'invité.
Les ombres sont fortes, les couleurs aussi, mais toujours avec cette sensation de réalisme extrême commun aux oeuvres classiques.
C'est donc la surprise qui domine l'intrus-spectateur, assistant à une scène religieuse et dont aucun autre thème ni référence n'arrive à en ressortir. Cependant dans mon étude de perspective, on remarque bien que cette fois-ci, c'est réellement parfait, comme dit plus haut, c'en est presque extrême et cela relève vraiment du mouvement classiciste. Mais à ce stade, on voit bien que ce n'est plus l'envie même de l'artiste que de représenter le réel sur une surface en deux dimension. Il y a d'autre désirs depuis que la perpective est maîtrisée...
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